LES MÊMES, ROUSSELIN.
LOUISE : Ah ! papa !
ROUSSELIN, le sourire aux lèvres : Regarde-le mon enfant ! Tu peux en être fière ! (Embrassant sa femme.) Bonjour, ma chérie !
MADAME ROUSSELIN : Que se passe-t-il ? cet air rayonnant...
ROUSSELIN, apercevant Murel : Vous ici, mon bon Murel ! Vous savez déjà... et vous avez voulu être le premier !
MUREL : Quoi donc ?
ROUSSELIN, apercevant Gruchet : Gruchet aussi ! ah ! mes amis ! C’est bien ! Je suis touché ! Vraiment, tous mes concitoyens !...
GRUCHET : Nous ne savons rien !
MUREL : Nous ignorons complètement...
ROUSSELIN : Mais ils sont là !... ils me pressent !
TOUS : Qui donc ?
ROUSSELIN : [Tout un comité] [[Il y avait dans le texte : Un comité ministériel me propose. LA CENSURE a enlevé ministériel !!!]] qui me propose la candidature de l’arrondissement.
MUREL, à part : Sapristi ! on m’a devancé !
MADAME ROUSSELIN : Quel bonheur !
GRUCHET : Et vous allez accepter peut-être ?
ROUSSELIN : Pourquoi pas ? Je suis conservateur, moi !
MADAME ROUSSELIN : Tu leur as répondu ?
ROUSSELIN : Rien encore, Je voulais avoir ton avis.
MADAME ROUSSELIN : Accepte !
LOUISE : Sans doute !
ROUSSELIN : Ainsi, vous ne voyez pas d’inconvénient ?
TOUS : Aucun. — Au contraire. — Va donc !
ROUSSELIN : Franchement, vous pensez que je ferais bien ?
MADAME ROUSSELIN : Oui ! oui !
ROUSSELIN : Au moins, je pourrai dire que vous m’avez forcé ! (Fausse sortie.)
MUREL, l’arrêtant : Doucement ! un peu de prudence.
ROUSSELIN, stupéfait : Pourquoi ?
MUREL : Une pareille candidature n’est pas sérieuse !
ROUSSELIN : Comment cela ?