ROUSSELIN, MADAME ROUSSELIN, LOUISE, MISS ARABELLE, GRUCHET.
ROUSSELIN : Que va-t-il faire ?
GRUCHET : Je n’en sais rien !
MADAME ROUSSELIN : Quelque extravagance !
GRUCHET : Oui ; c’est un drôle de jeune homme ! J’étais venu pour avoir la permission de vous en présenter un autre.
ROUSSELIN : Amenez-le !
GRUCHET : Oh ! il peut fort bien ne pas vous convenir. Vous avez quelquefois des préventions ! En deux mots, il se nomme M. Julien Duprat.
ROUSSELIN : Ah ! non ! non !
GRUCHET : Quelle idée !
ROUSSELIN : Qu’on ne m’en parle pas, entendez-vous (Apercevant, sur le guéridon, un journal.) J’avais pourtant défendu chez moi l’admission de ce papier ! Mais je ne suis pas le maître, apparemment ! (Examinant la feuille.) Oui ! encore des vers !
GRUCHET : Parbleu, puisque c’est un poète !
ROUSSELIN : Je n’aime pas les poètes ! de pareils galopins...
MISS ARABELLE : Je vous assure, Monsieur, que je lui ai parlé, une fois, à la promenade, sous les quinconces ; et il est... très bien !
GRUCHET : Quand vous le recevriez !
ROUSSELIN : Moins que jamais ! (A Louise.) moins que jamais, ma fille !
LOUISE : Oh ! je ne le défends pas !
ROUSSELIN : Je l’espère bien... un misérable !
MISS ARABELLE, violemment : Ah !
GRUCHET : Mais pourquoi ?
ROUSSELIN : Parce que... Pardon, miss Arabelle ! (A sa femme, montrant Louise.) Oui, emmène-là ! J’ai besoin de m’expliquer avec Gruchet.