Date | 10 février 2022 |
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Localisation | Site Flaubert |
Auteur du post | Yvan Leclerc |
Date de publication | 11 février 2022 |
BULLETIN FLAUBERT no 231
10 février 2022
12 février 2022, Lyons-la-Forêt (Eure), Mairie, 19h
François Vanoosthuyse, Le « cinématisme » de Flaubert
https://www.lesamisdelyons.com/
Le terme « cinématisme » est emprunté aux écrits sur l’art du cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein. Selon lui, le cinéma est l’héritier direct des arts classiques, en particulier de la littérature et de la peinture. Des écrivains comme Pouchkine, Maupassant ou Zola mettent en œuvre dans leurs textes des techniques que le cinéma ne ferait en réalité que reprendre.
Le sujet de cette causerie est de savoir dans quelle mesure on peut parler d’un « cinématisme » de Flaubert, et en quoi il consiste.
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14 février 2022, 18h-20h, séminaire en zoom
Charlotte Geindre, « Le suicide d’Emma Bovary : d’un seul acte, tant de lectures. De la psychiatrie à la philosophie »
https://chaire-philo.fr/calendrier/le-suicide-demma-bovary-dun-seul-acte-tant-de-lectures-de-la-psychiatrie-a-la-philosophie/
La situation, le comportement et les désirs d’un personnage de roman, Emma Bovary, ont, chose rare, donné lieu à un concept ou du moins à des thématisations, sous le nom de « bovarysme ». Les propositions autour du bovarysme sont diverses : il existe des analyses pseudo-sociologiques ou des tentatives d’en faire une pathologie à part entière en psychiatrie « fin de siècle », une proposition métaphysique d’influence nietzschéenne chez Jules de Gaultier, des esquisses de réflexion chez le premier Lacan et des interprétations phénoménologiques chez Sartre. Dans tous les cas, il semblerait que le bovarysme, soit le faire de « se concevoir autre qu’on n’est » (Gaultier) puisse mener au suicide, si l’on présume que l’histoire d’Emma Bovary est un indicateur de ce qu’est le bovarysme. Tracer l’histoire des interprétations du geste suicidaire d’Emma Bovary nous permet de rencontrer différentes interprétations de la façon dont la rencontre violente entre la méconnaissance de soi et la «réalité» pourrait, ou non, rendre compte de certains suicides.
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2 et 9 mars 2022, Bibliothèque patrimoniale Villon, Rouen, 18h30 (sur réservation)
Conférences autour de l’exposition « La Fabrique de l’œuvre »
https://rnbi.rouen.fr/fr/page-rubrique/exposition-gustave-flaubert-la-fabrique-de-l’oeuvre
Mercredi 2 mars: « Idées sur le roman “moderne”: la postérité de Madame Bovary » par François Vanoosthuyse, professeur de Littérature moderne du XIXe siècle à l’université de Rouen Normandie, laboratoire CÉRÉdI, directeur du Centre Flaubert.
Mercredi 9 mars : « Trésors de la documentation préparatoire à Bouvard et Pécuchet » par Stéphanie Dord-Crouslé, chargée de recherche au CNRS (IHRIM), ENS Lyon.
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Samedi 5 mars 2022, Musée d’Orsay, Paris, auditorium, 10-17h30.
« Être œil tout bonnement » : le regard de Flaubert sur les arts
Colloque organisé par l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant et le Centre Flaubert de l’université de Rouen Normandie
Entrée gratuite mais inscription obligatoire sur le site du Musée d’Orsay, à l’adresse
https://billetterie.musee-orsay.fr/fr-FR/produits?famille=2204138446950406499
10h. Accueil du public
10h15. Introduction
Session modérée par Scarlett Reliquet (Musée d’Orsay)
10h30. La peinture contre l’imagerie, par Bernard Vouilloux, Sorbonne Université
11h15. Le rendez-vous manqué de Bouvard et Pécuchet avec la peinture, par Stéphanie Dord-Crouslé, CNRS IHRIM, Lyon
12h15. Flaubert savait-il dessiner? par Yvan Leclerc, Université de Rouen Normandie
Session modérée par Paul Perrin (Musée d’Orsay)
14h30. Gautier, Flaubert et l’art de la statuaire: regards croisés, par Martine Lavaud, Université d’Artois
15h15. «Cinématisme» de Flaubert, par François Vanoosthuyse, Université de Rouen Normandie
16h15. Flaubert, les arts visuels, et l’invention du kitsch, par Jennifer Yee, Université d’Oxford
Une vidéo de Sandra Binion, extraite de son projet Distillé, autour de Madame Bovary, sera projetée à la fin de la journée.
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Message d’Éric Le Calvez
Raymonde Debray Genette nous a quittés à la fin du mois de janvier 2022. Elle avait fondé dans les années 1970 l’équipe Flaubert au Centre d’Analyse des Manuscrits (CAM, devenu par la suite l’ITEM – Institut des Textes et Manuscrits modernes). Enseignante à l’Université de Paris-VIII (Vincennes à Saint-Denis), elle a commencé sa carrière de critique en publiant une anthologie (Flaubert, dans la collection « Miroir de la critique » chez Didier en 1970), a publié de très nombreux articles et a dirigé ou codirigé plusieurs volumes (Flaubert à l’œuvre, dans la collection « Textes et manuscrits » chez Flammarion en 1979), Romans d’archives (avec Jacques Neefs, aux Presses Universitaires de Lille en 1988) et des études sur la correspondance de Flaubert, L’Œuvre de l’œuvre (avec Jacques Neefs encore, aux Presses Universitaires de Vincennes en 1993). Grande spécialiste de Flaubert, elle a aussi travaillé sur Balzac, Stendhal, et Proust, entre autres auteurs. Son ouvrage Métamorphoses du récit. Autour de Flaubert (Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 1988), reste fondamental et a inspiré de nombreux chercheurs : elle s’y proposait de croiser génétique et poétique et analysait les brouillons, en particulier de Trois contes, d’un point de vue narratologique.
Elle laissera une trace indélébile dans nos mémoires de flaubertiens.
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(< Éric Walbecq)
24 janvier 2022, vente Vermot et Associés, Hôtel Drouot
https://www.vermotetassocies.com/lot/121349/16972481?sort=num&
Lot 119. Flaubert Gustave. LAS datée Croisset près Rouen lundi 29 [juillet 1878], à un destinataire inconnu : « Cher Monsieur, j’ai encore recours à votre obligeance. Voulez-vous m’envoyer le dictionnaire de politique de Maurice Bloch, 2 gros volumes. Soignez l’enveloppe S.V.P. Le dernier paquet était mal fait. Les brochures me sont arrivées sans lien. Merci d’avance. » Estimation : 600/800 euros.
[Le « patron » dont il est question est peut-être l’éditeur Georges Charpentier, à qui Flaubert commande des livres dans ces années-là. Le destinataire serait donc un de ses employés. Inédite.]
En ligne: https://flaubert-v1.univ-rouen.fr/jet/public/correspondance/trans.php?corpus=correspondance&id=16719
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(< Éric Walbecq)
25 janvier 2022, Vente Aguttes Neuilly
https://www.aguttes.com/catalogue/121171?offset=0&
Lot 200. L.A.S. « Gve Flaubert », [juillet 1868? ], à Emmanuel Miller, bibliothécaire du Corps législatif ; 1 page in-8.
Flaubert lui demande la faveur de pouvoir emprunter « quelques journaux sur la révolution de 1848 », comme il avait pu le faire l’an passé. [Il s’agit de la documentation pour L’Éducation sentimentale.] Estimation : 500/ 700 euros.
Lot 201. L.A.S. « Gve Flaubert », Vendredi [30 mars ? 1860, à Ernest Feydeau] ; 2 pages in-8.
Sur son travail pour Salammbô.
« Je suis éreinté. Voilà deux jours que je me lève à 8 heures, hier, pour aller au Cabinet des médailles, ce matin, au Jardin des Plantes. & j’y retourne demain. Fais avec ce Paul d’IVOI ce qu’il te plaira. Mais il me semble que toi ou moi (toi plutôt) nous lui devons un remerciement car enfin il a fait ce qu’il a dit qu’il ferait ? – Chose rare. / & fous-moi la paix avec les histoires provoquées par ton libertinage. / Tout ce que j’ai encore à faire pour mon livre me tourne sur le cœur. Je suis exténué. Ce que j’écris est ignoble. Je viens, après le Jardin des Plantes, de me livrer à Dioscoride et à la Mischna. Chaque jour je suis dérangé et malgré tous mes efforts je ne travaille pas. Et malgré mon envie je ne m’amuse point. Il faut que je refoute mon camp dans ma cabane »… Il ira dîner chez la Présidente dimanche. Estimation : 2.000/ 2.500 euros.
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(< Stéphanie Dord-Crouslé)
4 février 2022, Maison R&C, Marseille
Lot 256. Grand éventail avec un autographe de Flaubert : « Je ne trouve que ceci à mettre sur votre album : souvenez-vous de moi. St Gratien 1er Novembre 1876, Gustave Flaubert »
https://www.gazette-drouot.com/lots/17078210
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(< Stéphanie Dord-Crouslé)
9 février 2022, vente Oger-Blanchet
Lot 26. Lettre de Flaubert à Yves Guyot (?)
https://www.auction.fr/_fr/lot/flaubert-gustave-ecrivain-francais-lettre-18391481
Lettre autographe signée. mercredi 21 mars [1877] ; 1 page in-8°.
« Monsieur / J’attends toujours votre réponse relativement à un conte que je vous ai promis l’année dernière. / N’ayant de vous aucune lettre, malgré celle que je vous ai adressée il y a une huitaine de jours, & bien que je me sois présenté au Bien-Public avant-hier – je ne sais plus ce que je dois faire ? / Suis-je maintenant libéré de ma parole ? / Je vous prie de me répondre immédiatement. – Sinon je me regarderai comme étant en droit de mettre ma copie où bon il me semble. / Agréez mes salutations très humbles / Gve Flaubert. / 240. rue du faubourg St Honoré. / mercredi 21 mars. »
On joint un rébus (1 page in-8 oblongue) et un portrait gravé de Maupassant et Flaubert sur la même planche. Estimation : 1.000/ 1.500 euros.
Lot 27. Lettre autographe signée « Aulus », adressée à Edmond Laporte. [11 septembre] 1877 ; 2 pages 1/2 in-8°, cachet de la collection Edmond Laporte en bas de la première page. Lettre apportant des modifications à celle publiée.
https://www.auction.fr/_fr/lot/flaubert-gustave-ecrivain-francais-lettre-18391480
« J’envoie à Guy son portrait. Quelle merveille ! mais qui est ce bonhomme ? Quand vous irez à Rouen, achetez-en encore deux ou trois pour moi, je mettrai au-dessous ma signature et l’enverrai comme souvenir à différentes personnes. / Maintenant, mon bon, causons de choses sérieuses. / Je serai à Croisset lundi vers 4 heures. Voulez-vous y venir diner & coucher ? Nous partirons le lendemain matin, à moins que je ne sois obligé de retarder mon départ de vingt-quatre heures, vu la question du blanchissage, et peut-être parce que Caro reviendra ce jour-là même ? Rien n’est encore décidé à ce sujet. / En tout cas le mercredi matin 19 courant au plus tard, nous filons vers Séez [Sées]. Avez-vous réglé l’itinéraire ? Je me procurerai une bonne carte du Calvados. / J’écris à Pennetier pr savoir jusque à quand reste ouverte l’exposition du Havre. / Je nous ai acheté deux bâtons de voyage, aussi n’apportez pas de canne. / Ah ! mon pauvre vieux, quel plaisir je me promets de ce petit voyage ! Je vous préviens que je le ferai durer le plus longtemps possible. Rien ne me presse d’ailleurs, il faut absorber lentement les choses pr que la digestion soit bonne. / Moi aussi j’ai assisté aux funérailles du père Thiers. Elles m’ont fortement empoigné. / Le père Baudry veut qu’on « guillotine Lizot » (sic). Voilà où en sont les gens modérés. / Et merde pr Mac Mahon. / Un mot de réponse pr que je sache l’heure à laquelle je verrai mon Asiatique. / Avez-vous fini le travail des notes sur l’Agriculture et la Médecine ? Dans ce cas-là apportez les paperasses. / Depuis dix jours votre géant a tiré 18 coups, sans compter les fioritures. / Il vous embrasse. / Tout à vous. / Aulus.» Estimation : 1.200/ 1.500 euros.
Lettre en ligne (texte modifié en fonction du texte en vente) :
https://flaubert-v1.univ-rouen.fr/jet/public/correspondance/trans.php?corpus=correspondance&id=12850
Lot 69. Émile Zola, manuscrit autographe signé, « Préface », avec des corrections autographes. 20 février 1889; 10 pages in-4° (20,3 x 15,3cm), montées sur onglet. Ex-libris d’Edmond de Goncourt. Reliure cartonnée, marbrée à la main, pièce de titre sur le dos.
https://www.auction.fr/_fr/lot/zola-emile-ecrivain-francais-manuscrit-autographe-18391438
Intéressant article évoquant Gustave Flaubert.
« Je me souviens de la fureur où entrait notre cher et grand Flaubert, lorsqu’un reporter se présentait chez lui. […] Un soir doucement, j’essayais de lui expliquer que lui, l’auteur de Madame Bovary, du chef-d’œuvre de notre roman documentaire, n’était peut-être pas très logique en se fâchant quand il retrouvait, dans le journalisme, le même procédé d’enquête que lui-même avait employé, dans la littérature. » Estimation : 4.000/ 5.000 euros.
Alain Pagès a bien voulu nous apporter les précisions suivantes : il s’agit de la préface (ou de la lettre-préface) que Zola a donnée à Émile Blavet (Parisis) pour son recueil de chroniques de Figaro de l’année 1888. Le volume a été publié chez Ollendorf en 1889 sous le titre de La Vie parisienne (d’autres volumes existent pour les années précédentes sous le même titre). Le volume de Blavet peut être téléchargé sur Gallica. Cette préface a été publiée dans les différentes Œuvres complètes de Zola et même dans l’édition franco-canadienne de la Correspondance, puisqu’il s’agit d’une lettre-préface : Corr., t. VI, p. 370-373. Ce manuscrit appartenait à Edmond de Goncourt. Il devait figurer parmi les autographes de ses contemporains qu’il avait réunis dans son Grenier. La remarque sur Flaubert donnait sans doute du prix à ce manuscrit, aux yeux de Goncourt.
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(< Jacques-Remi Dehan)
Catalogue en ligne, Le Manuscrit français, janvier 2021
Flaubert, lettre à Louise Colet, 2 décembre 1846. 20.000 euros.
https://www.lemanuscritfrancais.com/fr/manuscrit/flaubert-gustave-1821-1880/
Lettre autographe à sa maîtresse Louise Colet, adresse au verso «Me Aglaé DAglaé DAglaé DAglaé D», biffée par Louise Colet [Aglaé Didier était une amie intime de Louise Colet]
[Rouen], mercredi 2 heures [«2 décembre 1846» de la main de Louis Colet], bris de cachet.
Saisissante lettre d’amour dans laquelle l’auteur ne se laisse pas moins aller à de terribles confidences – Dans un autoportrait moral, il définit sa propre conception de l’amour et du bonheur, celle qui nourrira son œuvre.
Lettre en ligne :
https://flaubert-v1.univ-rouen.fr/jet/public/correspondance/trans.php?corpus=correspondance&id=9725
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(< Éric Walbecq)
Catalogue de la librairie Malais, janvier 2022
En ligne
Lot 2. Louise Colet, réunion de 10 lettres autographes signées de Louise Colet, dont 9 à Adolphe Guéroult, directeur de L’Opinion nationale. Rome, Nîmes, Paris, circa 1864-1868.
57 p. in-12 et in-8, 7 lettres sont sur papier au chiffre L ou LC, encres noire et bleue (marques de pliure, quelques menues déchirures à la pliure, quelques bords de feuillets légèrement brunis). La dixième lettre ne semble pas adressée à Guéroult (un billet à un tiers).
Intéressante correspondance de Louise Colet autour de ses écrits anticléricaux et consacrés à l’Italie. 900 euros.
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(< Olivier Leroy)
Catalogue de la Librairie Le feu follet, janvier 2022
https://www.edition-originale.com/fr/lettres-autographes-manuscrits/manuscrits-litteraires/sand-lettre-autographe-signee-adressee-a-1876-76872
Lot 152. George Sand, lettre autographe signée adressée à Gustave Flaubert, Nohant, 6 mars 1876. 13,2x 20,7cm, deux pages sur un feuillet remplié. Deux pages rédigées à l’encre noire sur un double feuillet présentant, en tête de la première page, le timbre à sec de l’expéditrice. Cette lettre a été publiée dans la correspondance complète de George Sand établie par Georges Lubin. Belle lettre rédigée par George Sand quelques mois avant sa mort et adressée à son ami de toujours, Gustave Flaubert. L’écrivaine souhaite offrir à son ami une place pour qu’il assiste à la reprise de sa pièce Le Mariage de Victorine : « Je t’écris en courant ce matin parce que je viens de recevoir de Mr Perrin avis de la 1ère représentation de la reprise du Mariage de Victorine une pièce de moi au théâtre français. Je n’ai ni le temps d’y aller ni l’envie de partir comme cela au pied levé, mais j’aurais voulu y envoyer quelques amis et il ne m’offre pas une seule place. Je lui écris une lettre qu’il recevra demain et je le prie de t’envoyer au moins un orchestre.» Les lettres issues de la correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert sont fameuses et très recherchées. 4.000 euros.
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(< Élisabeth Brunet)
Librairie Faustroll, Livre du mois, janvier 2022
Manuel d’éducation spirituelle de l’étudiant, premier livre de Michel Houellebecq paru en 1979, en collaboration avec des camarades de l’INA. Livre vendu.
[HOUELLEBECQ (Michel)] GEFFRIER (Thierry), LAUBIER (Gérard, de) & THOMAS (Michel), Manuel d’éducation spirituelle de l’étudiant, s.l. [Grignon], s.e. [atelier reprographique de l’Agro], s.d. [1979].
Plaquette (14,5x 10,2cm), couverture rouge imprimée en noir, dos toilé postérieur, [i]-ivp. (titre, préface), 1f. de garde ajouté, 35pp. (p.19 absente en raison d’une erreur de pagination), 1f. n. ch. (fin), 1f. de garde ajouté.
Très rare édition originale de ce petit dictionnaire rédigé par Thierry Geffrier (INA 1976), Gérard de Laubier (INA 1975) et Michel Thomas (INA 1975), patronyme officiel de Michel Houellebecq.
Tirage non mentionné, mais probablement limité à environ 160 exemplaires, par l’atelier reprographique de l’INA Paris-Grignon, en vue d’être distribués à la promotion d’étudiants intégrant l’école en 1979.
Ce Manuel d’éducation spirituelle de l’étudiant s’ouvre par une préface rédigée par Michel Thomas, qui, comme pour la revue Karamazov, jouera un rôle prépondérant dans la genèse de cet ouvrage commun « qui doit beaucoup à Michel Thomas, même si deux autres élèves lui ont prêté leur concours » (Denis Demonpion, Michel Houellebecq, biographie d’un phénomène). Manque à la BNF.
Le dos initialement thermocollé a été doublé de toile noire, plats de couverture doublés, pages de garde blanches ajoutées, manque angulaire à la page de titre, très légèrement rogné. Bel état par ailleurs.
« Ce manuel est une tentative de remise à jour du Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert. Il nous est apparu en effet que cet ouvrage, s’il était bien adapté aux besoins d’un bourgeois du XIXe siècle, ne pouvait plus convenir à l’étudiant de 1979.
Nous nous adressons avant tout à l’étudiant entrant en première année à l’INA. Trop de préparationnaires, légitimement accaparés par leur travail, perdent le contact avec les idées, les attitudes et les comportements qui sont le fond commun du milieu étudiant. Ils se trouvent ensuite en porte-à-faux, et ont parfois les plus grandes difficultés à se composer un personnage attrayant et sympathique. Puisse ce modeste ouvrage les y aider, et contribuer à leur intégration au sein de la jeunesse pensante contemporaine.
Bien entendu, nous n’avons pas cherché à être exhaustifs. Il est évident que chacun devra posséder une opinion sur tout. Nous nous sommes bornés à indiquer les directions dans lesquelles ces opinions devront être choisies, et à résumer l’essentiel de ce que doit penser et savoir un étudiant de première année.
On nous reprochera peut-être un excès de systématisme. Il est vrai que sur certains sujets délicats, de légères variations à la marge pourront être tolérées. Mais nous pensons toutefois avoir fait oeuvre utile en contribuant à l’uniformisation intellectuelle sans laquelle aucun débat n’est possible » (Préface rédigée par [Michel Thomas]).
Florilège :
Apolitisme. - Il est toujours de droite.
Argent. - Sa propreté pose problème. (Voir « Cercle des élèves »). Préférer le troc, moins sale.
Baudelaire. - Fait l’unanimité. « Homme libre toujours tu chériras la mer ». Lui préférer Rimbaud (voir ce mot).
Cohen (Léonard). - Très beau. Chanteur de droite : Pompidou aimait « Suzanne ».
Conférencier. - S’il est de gauche, le tutoyer.
Consommer. - Péché véniel.
Corps (le). - Supérieur à l’esprit.
Dynamique de groupe. - Peu différent de sexualité de groupe, mais moins dynamique.
Figaro (le). - Si on est surpris à le lire, s’excuser en souriant et dire que c’est pour les petites annonces.
Grignon. - Cage dorée (le comparer au Club Méditerranée). Y passer le moins de temps possible. Le regretter quand on l’a quitté.
Manuel d’éducation spirituelle (ce). Avoir remarqué son ambiguïté politique. Se dire qu’après tout ce n’est qu’une question de degré (voir ce mot).
Parti communiste. - Responsable de l’échec de la gauche. Le maudire pour cela. Ne pas en dire trop de mal, car l’anticommunisme fait le jeu de la droite.
Poètes. - Seuls les maudits sont valables. Évoquer Artaud. Inutile de le lire.
Rimbaud. - Adolescent révolté contre la société. S’identifier à lui.
Wagner (Richard). - Long, ennuyeux et trop compliqué. D’ailleurs Hitler l’aimait beaucoup.
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Catalogue Les Neuf Muses, Alain Nicolas, [janvier 2022]
Lot 45. Victor Hugo, Quatrevingt-treize, Michel Lévy, 1874, 2 vol. in-18.
Enrichi d’une lettre autographe signée de Victor Hugo : « Je prie M. Michel Lévy de remettre à M. Gustave Flaubert un exemplaire de Quatrevingt-treize. 29 mars 1874… 3 rue Auber [adresse de la Librairie nouvelle de Michel Lévy]. » 15.000 euros.
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Colloque Maxime Du Camp, Rouen, 1er octobre 2022
« Maxime Du Camp et la société de son temps »
Organisé par Gilles Cléroux, Amis de Flaubert et de Maupassant
https://www.fabula.org/actualites/maxime-du-camp-et-la-societe-de-son-temps_105975.php
Colloque Maxime Du Camp, 9-10 novembre 2022, Université Clermont Auvergne
« Maxime Du Camp, deux cents ans après : une incarnation du XIXe siècle »
Organisé par Nicolas Bourguinat, Michel Brix et Thierry Poyet
https://www.fabula.org/actualites/maxime-du-camp-deux-cents-ans-apres--une-incarnation_105770.php
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Ouvrages
(< Arselène Ben Farhat)
Mariem Bellaaj, Éros et désillusion dans les interprétations cinématographiques de « Madame Bovary » de Flaubert, préface de Kamel Skander, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax (Tunisie), Mohamed Ali Éditions, Sfax, 2022.
André Scala, Flaubert et Bovary. Un Livre sur rien, écrit par personne, Éditions HDiffusion, 2022
http://hdiffusion.fr/2021/11/19/flaubert-et-bovary-un-livre-sur-rien-ecrit-par-personne/
Flaubert appelle style une force rare, une insurrection immédiate, sans programme, insupportable à tout pouvoir même démocratique. Avec Madame Bovary, la force du style joint le projet d’écrire un livre sur rien à la fameuse impersonnalité de l’auteur. On ne devient pas impersonnel tout seul. Ce livre écrit par personne s’écrit donc avec quelqu’un. Avec qui? On l’apprend ici : avec le mari d’Emma, Charles Bovary, idiot artiste qu’une longue tradition de lecture a marqué.
L’histoire bien connue des Bovary est un livre sur rien, car elle est le mal que l’écrivain s’inocule et par le fait même le diagnostic de la maladie de l’époque, l’illusion de se prendre pour autre que l’on est.
Notre temps est-il aussi malade de nos rapports à la fiction ? Tout a changé. Demeure l’avertissement de Flaubert : dénoncer ne dérange rien sans la puissance d’une singulière médecine, un style.
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Revue
(<Juliette Azoulai et Florence Pellegrini)
Flaubert, revue critique et génétique, n°25, 2021.
« Flaubert médiatique », dossier coordonné par Marie-Astrid Charlier et Marie-Ève Thérenty.
https://journals.openedition.org/flaubert/4234
Marie-Astrid Charlier et Marie-Ève Thérenty
Introduction: Flaubert au prisme des études médiatiques
Flaubert (tout) contre la presse
Alain Vaillant
L’obsession médiatique de Flaubert
Nejma Omari
Les échos de la presse dans le silence du cabinet. La posture médiatique flaubertienne à la lumière de la correspondance
Jérémy Naïm
Flaubert, lire le journal
Le journal dans le roman: objet et esthétique
Edmund Birch
«L’immobile et banal aspect des choses». Journalisme et désoeuvrement dans L’Éducation sentimentale
Laure Demougin
Le journal comme palimpseste? Une hypothèse sur l’hétérogénéité de la poétique flaubertienne dans Bouvard et Pécuchet
Flaubert après Flaubert
Marie-Astrid Charlier
Un classique, une vedette. Les visages médiatiques de Gustave Flaubert (1880-1936)
(< Benoît Melançon)
Carnets n°22, 2021, Sous le double signe de Baudelaire et de Flaubert : traductions, adaptations, transpositions
https://journals.openedition.org/carnets/13022
À l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la naissance des auteurs des Fleurs du Mal et de Madame Bovary, le numéro 22 de Carnets, Sous le double signe de Baudelaire et de Flaubert : traductions, adaptations, transpositions, propose quelques lectures de l’oeuvre de ces auteurs, dont l’étude des réécritures reste à affiner.
Enikő Bauernhuber
Zoltán Ambrus, l’un des premiers propagateurs de Charles Baudelaire et de Gustave Flaubert en Hongrie. Un chapitre important des relations littéraires franco-hongroises
Ana Alexandra Carvalho
Madame Bovary 24: l’héroïne flaubertienne au cinéma selon Sophie Barthes
Luís Carlos Pimenta Gonçalves
De la casquette de Charles dans les traductions portugaises de Madame Bovary
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Articles
Damien Dauge, « Flaubert et l’auditeur du XIXe siècle», Revue Silène, « Écouter est un art ». Figures d’auditrices et d’auditeurs au XIXe siècle, 2021.
http://www.revue-silene.com/f/index.php?sp=colloque&colloque_id=21
Damien Dauge, « Qu’entend-on quand on lit ? Quelques réflexions théoriques sur la lecture mélomane », Publifarum, n°35, 2021
http://publifarum.farum.it/index.php/publifarum/article/view/606
(< Chiara Pasetti)
Christèle Dedebant, « Flaubert et Maupassant racontent l’armée prussienne en Normandie »,
https://www.geo.fr/histoire/flaubert-et-maupassant-racontent-larmee-prussienne-en-normandie-207985
« La guerre de 1870 n’a pas seulement touché Paris… La Normandie, et en particulier le Vexin, a été envahie et occupée par les troupes de Bismarck. Deux des plus grands écrivains français ont laissé un témoignage sur une région traversée par la guerre et les pillages. Regards croisés. »
Article paru dans le magazine GEO Histoire d’août-septembre 2021 sur la Normandie (no 58).
(< Benoît Melançon)
Laurent Demanze, « Immersions flaubertiennes. Flaubert au corps : démythologiser le grand écrivain selon Alexandre Postel et Régis Jauffret », Cahiers de littérature française, n°20, 2021, « Biomythologies contemporaines d’auteur », p. 69-81.
https://classiques-garnier.com/cahiers-de-litterature-francaise-2021-n-20-biomythologies-contemporaines-d-auteur-immersions-flaubertiennes.html
Résumé: Flaubert est un auteur central dans le champ contemporain, mais sa réception a connu un basculement essentiel : de l’homme-plume sans biographie, il est réinvesti comme un corps, rabelaisien et mélancolique. C’est ce basculement qu’il s’agit ici d’analyser comme une stratégie pour démythologiser la figure du grand écrivain, dans les romans d’Alexandre Postel et Régis Jauffret.
(< Paul Paumier)
Frank Estelmann, « Louise Colet et l’“Orient-Isthme-de-Suez”. Les Pays lumineux dans le contexte de l’inauguration du canal de Suez en 1869 », Viatica, HS 2, 2018.
http://revues-msh.uca.fr/viatica/index.php?id=1028
Résumé: De l’inauguration du canal de Suez en 1869, Louise Colet, correspondante du quotidien Le Siècle, tire Les Pays lumineux. Voyage en Orient. S’écartant de la satire des journaux européens, cette voyageuse consigne des observations sur le canal et commente la modernisation de l’Égypte, deux éléments qui aboutissent à son refus d’un scénario qu’on peut appeler avec Flaubert l’Orient-Isthme-de-Suez et conduisent à une démythification du discours univoque sur le canal. Colet soutient l’idée d’une « authenticité » égyptienne et condamne sa transformation par l’Europe.
Maaike Koffeman, « From Immorality to Immortality. Branding Madame Bovary in the Netherlands », in Helleke van den Braber, Jeroen Dera, Jos Joosten, Maarten Steenmeijer (eds.), Branding Books Across the Ages : Strategies and Key Concepts in Literary Branding, Amsterdam, AUP, 2021, p. 109-130.
(NB: l’article est disponible en libre accès via https://www.jstor.org/stable/j.ctv1m8d6qv.7?refreqid=excelsior%3A64428943e2f0b706cc54277fdcf7a2f8)
(< Benoit Melançon)
Biagio Magaudda, « La “fabrique d’Arnoux” à Montataire dans L’Éducation sentimentale de Flaubert : les apports du Traité des arts céramiques et des poteries d’Alexandre Brongniart », Revue italienne d’études françaises, 11, 2021.
http://journals.openedition.org/rief/7089
Agnese Silvestri, « “Bien écrire est tout”. Sand et Flaubert aux prises avec la vérité de la littérature », dans Trajets épistolaires. Hommage à Brigitte Diaz, coordination éditoriale de Julie Anselmini, Françoise Simonet-Tenant, Presses des universités de Rouen et du Havre, 2022.
https://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100157910&fa=sommaire
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Comptes rendus
(< Benoit Melançon)
Philippe Bringel, « Flaubert & les gilets jaunes », Acta fabula, vol.23, n°1, notes de lecture, janvier 2022, sur le livre de Philippe Dufour, Le réalisme pense la démocratie, Genève, La Baconnière, coll. « Nouvelle collection Langages », 2021.
http://www.fabula.org/revue/document14106.php
Camielle Van Vyve rende compte sur le site « Littératures mode d’emploi » de l’exposition présentée à l’IMEC, « La rage d’écrire, de Flaubert à Handke », comportant deux carnets de notes de Flaubert.
https://www.litteraturesmodesdemploi.org/carnet/la-rage-decrire/
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Rue de la Darse, à Marseille…
Grâce aux recherches du regretté François Lapèlerie, nous en avions appris un peu plus sur Eulalie Foucaud Delanglade :
https://flaubert-v1.univ-rouen.fr/biographie/eulalie_lapelerie.pdf
Récemment, Myriame Morel-Deledalle, conservateur en chef au Mucem, et Georges Reynaud, écrivain, spécialiste de l’histoire de Marseille, ont identifié l’endroit où se trouvait l’Hôtel Richelieu, où le jeune Flaubert a connu Eulalie Foucaud Delanglade le 24 octobre 1840, à son retour de Corse, et devant lequel il est revenu en pèlerinage à chacun de ses passages à Marseille, en 1845, en 1849, en 1858. Cet hôtel était situé au 13 rue de la Darse, aujourd’hui 19 rue Francis-Davso, à l’emplacement occupé actuellement par la bijouterie Pellegrin. Le patio dont parle Flaubert est reconnaissable dans un quadrilatère recouvert d’une verrière, l’escalier est toujours là ; au premier étage, les chambres ont été remplacées par des bureaux.
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Appel de Danielle Girard, publié sur la liste de diffusion [DIX-NEUF]
« Chers colistiers,
Je travaille depuis vingt ans avec Yvan Leclerc sur le site Flaubert de Rouen.
https://flaubert-v1.univ-rouen.fr/
Nous avons mis en ligne notamment les transcriptions des brouillons de Madame Bovary, de Bouvard et Pécuchet, de la correspondance.
Le professeur Tony Williams était venu à Rouen il y a plusieurs années pour présenter son magnifique travail sur L’Éducation sentimentale.
Il se trouvait, à l’époque, sur le site www.hull.ac.uk
Nous ne parvenons pas à retrouver ces pages.
Nous avons tenté en vain de joindre M. Williams car nous aimerions le mettre à l’honneur sur le nouveau site Flaubert en cours de développement: https://flaubert.univ-rouen.fr
Merci à toutes les suggestions, tous les renseignements qui nous permettront de le retrouver ainsi que l’endroit où est exposé actuellement son travail inégalable sur Flaubert.
Bien cordialement à tous
Danielle Girard girard.dani@orange.fr
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(< Florence Naugrette)
Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 24 janvier 1875
« […] Nous sommes douze à table ce soir, les petits-enfants compris. J’espère que rien ne viendra troubler notre petit festin car Flaubert me paraît moins impétueux qu’Edmond Adam, surtout en matière politique. À ce propos je crois que le susdit Adam doit être assez penaud de son algarade de l’autre soir surtout si, comme on le dit, il n’y a rien au fond de tout cela qui puisse motiver son antipathie féroce contre ce pauvre Naquet plus bossu que coupable à ce qu’il paraît. Cependant nous ferons bien de nous tenir un peu sur la réserve avec tous les deux afin d’éviter qu’ils se rencontrent chez nous. Nous avons déjà beaucoup d’amis à Lockroy, ce qui nous permet d’espacer un peu ces deux-ci. Au reste tu feras, comme toujours, ce qu’il te plaira. »
Transcription par Véronique Heute.
En ligne: http://www.juliettedrouet.org/lettres/spip.php?page=article&id_article=12182
Dans le site des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo, le nom de Flaubert apparaît à onze reprises. Sur les 22.000 lettres que comporte ce «journal épistolaire», 13.600 sont actuellement en ligne.
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(< Jeanne Bem)
Éric Vuillard, «La narration politique, c’est de la mauvaise littérature», propos recueillis par Joseph Confavreux, Ellen Salvi et Lise Wajeman, site Médiapart, 16 janvier 2022.
« […] Dernièrement, je relisais, dans Madame Bovary, le discours du conseiller pendant les comices agricoles et je tombais sur un passage qui disait en gros « le commerce reprend, la France respire ! ». Si l’on découpait ce passage et qu’on nous disait que c’était le président de la République qui l’avait prononcé aujourd’hui, pendant la campagne, on y croirait !
Je pense que Macron pourrait faire des économies et ne pas payer des communicants très cher pendant la campagne, il devrait aller dans Madame Bovary et couper des petits bouts des comices agricoles, on n’y verrait que du feu…
On s’aperçoit alors que l’ironie flaubertienne, ce qu’on pourrait prendre pour une scène pittoresque, qui se passe devant 200 paysans et 20 bourgeois enrichis, en réalité pourrait se tenir devant la France entière aujourd’hui. Cela prouve que Madame Bovary n’est pas seulement un roman, une histoire inventée, divertissante. La scène des comices agricoles est un document sur le pouvoir, et qui n’a pas vieilli. […] »
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(< François Vanoosthuyse)
Yannick Ripa, «Le drame des mal-mariées», L’Histoire, n°492, février 2022, p.63.
« Mariées contre leur volonté ou sans amour, des femmes sombrent dans la mélancolie ; avec le succès de Madame Bovary de Flaubert et son retentissant procès en 1857, les aliénistes, peu enclins à dénoncer le système patriarcal, les diagnostiquent atteintes de “bovarysme”. Quel étonnant concept psychiatrique que celui-ci, forgé à partir du comportement d’une héroïne de roman ! Alors que le mariage a guéri la fille d’un pêcheur "d’une manière de brouillard qu’elle avait dans la tête" qui la rendait infiniment triste, Emma Bovary sait, elle, que "c’est après le mariage que ça [lui] est venu". Rien ne peut satisfaire les rêves de cette mal-mariée à un médecin de province qu’elle méprise, pas même la maternité. »
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Ce Bulletin est édité par le Centre Flaubert, avec la collaboration de Marie-Paule Dupuy, Olivier Leroy et Joëlle Robert. Il vous tiendra informés, selon une périodicité variable, des manifestations et des publications concernant Flaubert. Si vous désirez le recevoir gratuitement, veuillez vous inscrire à l’adresse suivante:
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Yvan Leclerc
Professeur émérite à l’université de Rouen
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