[Extrait du Journal de Rouen du lundi 8 avril 1872 (p. 2).]
Chronique locale
On apprendra avec une vive peine à Rouen la mort de Mme veuve Flaubert, qui vient de décéder, dans sa quatre-vingtième année, à Croisset.
Mme Flaubert, veuve du chirurgien dont la science égalait l’élévation du cœur, mère de M. Achille Flaubert, le si digne continuateur de la tradition paternelle, mère de M. Gustave Flaubert, l’écrivain d’un grand et beau talent, vivait entourée de l’affection de sa famille et de la juste vénération de tous ceux qui la connaissaient.
Mme veuve Flaubert avait un esprit très distingué. Elle était parente de M. Laumonier, le célèbre chirurgien auquel avait succédé M. Flaubert, comme chirurgien en chef à l’Hospice-Général. Elle était petite-fille, femme et mère de médecins.
La douleur de la famille de Mme Flaubert sera vivement partagée à Rouen. Tous ceux dont le père et le fils ont allégé les souffrances, tous les indigents qui ont connu leur dévoûment pour les plus humbles, se réuniront dans un même sentiment de regret et
L’inhumation de Mme veuve Flaubert aura lieu demain mardi à Croisset, à dix heures du matin.
Chronique locale
L’inhumation de Mme Flaubert a eu lieu hier au milieu d’un immense concours d’amis, parmi lesquels on remarquait M. le préfet de la Seine-Inférieure, M. le maire de Rouen, un certain nombre de membres de l’Assemblée nationale, représentants de la Seine-Inférieure et de l’Eure, et presque tout le corps médical de Rouen.
De Croisset, le cortège s’est rendu à l’église de Canteleu, où l’office a été célébré, puis au cimetière Monumental de Rouen.
La famille de Mme Flaubert a pu voir, dans cette douloureuse circonstance, de combien de vives sympathies elle était entourée dans notre ville.