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L'Amour
médecin porte le même titre que la pièce de Molière (1665).
Mais si le propos est le même, la situation est symétrique
et un peu différente.
Ici, c'est le
jeune homme qui est alité. Il n'y a aucune supercherie, on ne
cherche pas à gruger un vieux père ridicule : les
parents des deux jeunes gens sont présents et semblent heureux
de l'amour réciproque de leurs enfants. La jeune fille, timide
et confuse, est amenée au chevet du malade. On voit à
l'air surpris et heureux de celui-ci qu'il est déjà presque
« sauvé » de son mal d'amour.
Le
choix de Flaubert s'explique par la grande célébrité
de ce tableau abondamment répandu grâce aux lithographies.
Son sujet le rattache aux romans qu'Emma dévore et qui détermineront
sa conception de l'amour : c'est la femme qui a du pouvoir sur
l'homme, prêt à mourir d'amour pour elle.
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Mais
son esthétique est plus proche des tableaux de Greuze que
des étreintes passionnées des gravures romantiques
où l'amour se manisfeste par des « sanglots,
larmes et baisers ». La composition générale
du tableau évoque Le fils puni (1777-78) et la pudeur
de la jeune fille rappelle L'accordée de village (1761). |
Danielle
Girard
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