À UN DESTINATAIRE INCONNU
[Croisset, avril 1855-janvier 1858.]
Dimanche soir
Mon cher ami,
J’ai vu, hier, Crépet. Il fait gd cas de votre talent et désire vous attacher à sa Revue. De cela je n’en doute pas.
Quant à votre roman, il ne serait pas éditeur s'il rédacteur-gouverneur d’un journal s’il n’avait la rage de vouloir corriger la copie des autres. Je l’ai fortement engagé à prendre la vôtre telle qu’elle est. Mais Oh non, car il a ses idées. C’est un brave garçon mais entêté ; je vous exhorte donc à la patience.
Mille cordialités & poignées de main de votre
Gve Flaubert
Vous me trouverez à Paris dans les deux ou trois derniers jours de ce mois. Prévenez-moi par un mot, & venez le matin, de bonne heure pour être sûr de me trouver.